Ça dénonce grave ici aussi

Quelques petits trucs retrouvés dans mes archives…



Feuille de survie de la convention de l’IDRAC (décembre 1992)


Buki Buki Buiii~!!! (numéro 2)
, fanzine en une page d’un auteur célèbre dont je tairai le nom.
Celui-ci doit dater de 1993 ou 1994.


Article sur la Place to Be première du nom

(Sud Ouest, édition Mont-de-Marsan du 5 août 1993)

Je n’ai malheureusement aucun document de la Crystal Summer Convention de 1992 (première demo party à laquelle j’ai assisté)…

Voici le texte de l’article de Sud Ouest pour la postérité et le cache de Google (surtout) :


Dans l’antre du dieu « ordi »

Munitions de coca et biscuits en poche, l’ordinateur sous le bras, une centaine de mordus ont investi l’Auberge landaise pour trois jours de réunion et de défis informatiques non-stop

Ce pourrait être une salle d’examen avec ces rangées d’ordinateurs, et autant de visages pieusement fixés sur l’écran. Mais l’ambiance reste décontractée, quoique aussi studieuse. Casquettes vissées sur la tête, en jean et baskets, les inévitables gâteaux et bouteilles de coca à portée de mains, ils programment, se mesurent à grands coups de jeux vidéos ou dessinent. Depuis le matin pour certains.
Douze heures leur ont été accordées pour le concours de graphisme. Sur les écrans, des femmes dévoilent leurs charmes, pulpeuses ou guerrières. C’est le thème de la première compétition montoise, et d’ailleurs une denrée rare dans les travées. « Les filles ? Elles s’intéressent peu à l’ordi. Autant dire que les groupes se les disputent, même si elles sont nulles », explique un Montois, Little Big Bug.
Ici, les prénoms laissent place au pseudonyme qui reste le sésame indispensable pour pénétrer dans l’univers informatique. Cette kyrielle de groupes et de clans répartis entre mordus de jeux, les concepteurs de « démos » (1) (programmateurs, graphistes et musiciens), les tenants de l’Atari ou les inconditionnels du PC. Entre autres.

Une première en cité montoise

Lycéens, étudiants en informatique, en génie logiciel ou encore graphistes dans une société de jeux, ils étaient une centaine, mardi, de 17 à 24 ans, à avoir répondu à l’appel d’Eagles, Eko et Impact. Les trois groupes montois et palois qui font ici leurs premières armes d’organisteurs.
La plupart des participants venaient de la région, mais certains, tels Rainbow le Parisien, n’avaient pas hésité à parcourir plusieurs centaines de kilomètres. Rien d’étonnant, en effet, les férus d’informatique ne rechignent pas à se déplacer en France, voire à l’étranger pour les CP. Une abréviation toujours équivoque pour les sociétés d’édition qui peut désigner à la fois une « coding party », concours de programmation pour amateurs, et une « copy party » illégale (piratages).
« Les CP, ça permet de voir ce que font les autres, côté programmation, graphisme, et de connaître les tendances. On échange aussi des conseils, des « bidouilles » (2). Et puis, comme ça, on voit qu’on est pas les seuls fondus ! », plaisantait LBB, 22 ans, un passionné de PC, qui avouait « plancher sur ordi » 6 à 8 heures par jour en moyenne. Et de relativiser : « Mais bon, ça dépend si j’suis en exam ou non. Parce que, dans le premier cas, l’ordi reste éteint ». Même écho chez Rick St, un Bordelais de 17 ans, atariste, qui atteint, lui, les 22 heures par semaine. « Mais ça dépend aussi selon l’humeur !».

« Chiniaiseries »

Et encore faut-il y ajouter le temps passé devant le minitel, outil indispensable pour dénicher, par exemple, des partenaires pour les démonstrations. « J’y ai, une fois, passé plus de six heures d’affilée pour correspondre avec un Parisien », expliquaitun Dacquois, préférant taire son pseudonyme. « Et ça revient moins cher que le téléphone ! ».
A l’Auberge landaise, certains n’avaient d’ailleurs toujours pas quitté leur ordinateur de puis de longues heures, mardi soir. En lice dans le concours de graphisme. On maugréait parfois dans les travées. « Douze heures pour faire un graph’, c’est pas énorme. Faut au moins une semaine pour en faire un bon », soufflaient les perfectionnistes.
La plupart des dessins s’inspiraient de modèles japonais. La tendance du moment, paroifs critiquée : « Peuh, des chiniaiseries ! ». On se pressait pourtant devant le poste TV, un peu plus loin, où une trentaine de cassettes vidéos étaient prêtes à dévoiler des dessins animés nippons.
A 3 heures du matin, mercredi, les douze heures fatidiques du concours écoulées, les « copies » étaient ramassées. Une demi-heure de flottement, le temps nécessaire pour départager les concurrents, et Jean-Philippe Sallière, le président d’Eagles, de lancer la seconde compétition. De musique, cette fois. Temps accordé : huit heures ! La nuit sera blanche pour la centaine de mordus…

Anne Fairise

Coding party légale à l’Auberge landaise, Mont-de-Marsan, jusqu’aujourd’hui, 20 heures.
(1) Démonstrations
(2) Ensemble de trucs qui permettent, par exemple, d’accroître les capacités des ordinateurs


(Sud-Ouest édition Mont-de-Marsan du 5 août 1993)

Quelques remarques que m’inspirent cet article : malgré quelques erreurs (programmateur au lieu de programmeur), tout est correct. Les termes tels que geek ou nerd étaient loin d’avoir traversé l’Atlantique : ici on a systématiquement passionné ou mordu. Ensuite, l’Amiga n’est pas cité, mais il n’y en avait pas beaucoup pour cette première édition de la PTB (Eagles et Eko étaient des groupes Atari). Il faut se rendre compte que la journaliste avait été catapultée là-dedans sans savoir ce qui l’attendait, et je trouve qu’elle s’en est plutôt bien sorti. Les interviews ont été toujours reformulées (non, on ne disait pas « Peuh, des chiniaiseries ! »).
Quelque chose dont on ne se rend pas compte tout de suite, c’est qu’elle avait été très ouverte sur le dessin animé japonais, surtout quand on sait que celui qui était en projection quand elle est allé voir de quoi il retournait était Urotsukidôji… qui passait d’ailleurs dans quasiment toutes les CP. Ahem.
Pour terminer, je vous laisse deviner qui avait amené une Neo-Geo et avait squatté la projo d’anime pendant les trois jours non-stop (je tairai aussi son nom, mais c’est aussi une personne célèbre qui travaille avec la précédente).

Les commentaires sont fermés.